commentaires composé sur lincipit de Thérèse Raquin SVP AIDER MOI MERCI POUR VOTRE AIDE D'AVANCE
Français
Mehdi934
Question
commentaires composé sur lincipit de Thérèse Raquin SVP AIDER MOI MERCI POUR VOTRE AIDE D'AVANCE
1 Réponse
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1. Réponse maudmarine
Bonjour,
L'incipit de Thérèse Raquin publié par Emile Zola en 1867, ne rejoint pas les autres du genre qui répondent aux critères tels que l'information, le décor ou encore le cadre spatio-temporel.
En effet, il décrit de façon très objective le passage de façon inquiétante du pont neuf, pour que dès le début, le lecteur soit obnubilé par cet événement.
En premier lieu, Zola utilise une méthode particulière pour décrire le passage du pont neuf.
Par la suite, le décor sera mis en valeur dans le but unique de faire régner une ambiance dont s'imprégnera le roman.
Le quartier de Paris est décrit d façon très objective, elle ressemble à un plan, avec chaque détail bien visible, et toutes circonstances bien précises.
Ces détails tels que "à droite" ou "à gauche" existent pour faire comme si le narrateur faisait une visite guidée au lecteur.
Cette visite serait faite avec un vrai souci d'exactitude, car on remarque que le
narrateur s'attarde sur des détails tels que la largeur et la longueur du passage, ou bien le prix des bijoux faux, il met aussi beaucoup de précision dans le vocabulaire qu'il utilise ("bouquinistes", "cartonniers", "becs à gaz", "devantures", "dalles"). La description des formes contribue également à donner une grande rigueur à la description "coupé à angle droit", "petits carreaux".
Ensuite, le point de vue externe engage le narrateur à raconter la scène comme si elle était filmée. Nous pouvons donc voir qu'aucun personnage n'est mentionné dans cet extrait ce qui rend la description encore plus objective car nous avons juste un regard, mais cependant une absence d'avis et d'impression humaine. Il semble que l'auteur de Thérèse Raquin décide, pour accentuer encore cette absence de personnage, d'utiliser le pronom impersonnel "on", comme si toute personne pouvait voir cette même image du passage.
Enfin, l'endroit est décrit à tous les temps : Zola utilise le présent de vérité générale ce qui laisse penser qu'aujourd'hui encore nous pourrions observer le passage de façon identique. De plus, il oppose "les beaux jours d'été" aux "vilains jours d'hiver" : ce passage n'est donc pas présenté comme le lieu d'un événement qui pourrait enclencher l'histoire.
Cependant, tout en étant objectif lors de la description du quartier, nous pouvons voir que le narrateur présent dans cet extrait prépare son histoire en dépréciant le quartier dont il parle.
D'une part, il met en place une atmosphère miteuse et dévalorise le quartier avec le champ lexical de l'obscurité (sombre, ténèbres, ombre, obscure...) et de la saleté (crasse, gluant, salie, poussière...) clairement marqué, (omniprésence de l'insalubrité dans le vocabulaire du texte), ainsi qu' avec des termes positifs cassés par des termes négatifs : "clarté blanchâtre" et "lourd soleil brûle". Les adjectifs de couleurs utilisés sont dépréciatifs (blanchâtre, verdâtre). Il n'y a dans cette description aucune perspective positive, l'ambiance est presque dépressive : cet endroit n'est définitivement pas propice au bonheur, il parait même invivable.
D'autre part, le narrateur laisse penser à une suite tragique de l'histoire. En effet, Zola nous présente ici un endroit malsain ("laissant échapper des souffles froids", "suant toujours une humidité âcre"). En fin de texte, les mots "lèpre" et "cicatrice" du champ lexical de la maladie attirent notre attention ; la lèpre étant une infection qui s'étend et la cicatrice une marque de blessure qui peut se rouvrir, on fait le parallèle avec un prolongement douloureux de l'histoire. Le lieu apparaît même comme macabre car on pourrait apparenter le passage àun sanctuaire de la mort . On trouve ainsi quelques références à la mort dans le texte, "des souffles froids de caveau", "autant de trous lugubres", ces deux expressions évoquant tombes et sépultures (le passage du Pont-Neuf est comparable à un cimetière).
Enfin, nous remarquons la multiplication des signes de clôtures ; le passage est désigné comme "un corridor étroit et sombre" ce qui donne une impression d'enfermement. Le peu de lumière renforce cette idée d'oppression car la seule lumière pénétrant dans le passage est appelée ici "clarté blanchâtre" l'été et "une nuit salie et ignoble" l'hiver. Nous avons donc le sentiment que ce lieu est clos et ne "respire pas", annonçant une histoire à tournure tragique.
L'incipit de Thérèse Raquin de Zola ne remplit donc pas les critères des débuts de roman types car il donne une représentation très impartiale d'un endroit qu'il présente cependant comme un lieu inquiétant de façon à donner le ton général de l'histoire. En faisant une description comparable à une visite faite par un "regard" objectif au lecteur, le texte présente le quartier d'une manière très neutre. Néanmoins le texte familiarise le lecteur avec son atmosphère malsaine et appelle même à une suite tragique.
Ces impressions seront confirmées par l'ensemble de roman sombre dont la maladie, la mort, le malheur et la culpabilité constitueront l'essentiel du roman.